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PERSONNEL CHAMANIQUE AU SOL. L'AUTRE BOUT DE LA LIGNE AéRIENNE

Par Stany Cambot, mercredi 13 janvier 2016

Thème : Eastern

« OXPAHA » sécurité est sérigraphié en jaune signalétique sur son blouson. Rien qui ne laisse présager de le voir, comme ses compagnons, chercher à se contorsionner sur les banquettes anti SDF de l'aéroport de Domodedovo pour y passer la nuit. À côté, la tête renversée, elle râle, repousse son voisin qui essaie de lui parler. À un mètre à peine, la soixantaine peut-être, un autre s'apprête bourgeoisement à se mettre au lit. Il a enlevé ses chaussettes et jette, d'un coup de pied léger, les chaussures qu'il porte en savates. Il s'assoit sur les couvertures et duvets qu'il a empilé. Ajuste son bonnet pour la nuit puis s'allonge et tire le duvet sur ses yeux. OXPAHA se redresse et sort d'une poche de la veste en skaï, qui lui servait jusque là d'oreiller, un étui à lunettes qu'il chausse pour considérer l'air préoccupé l'écran de son téléphone. Voilà le personnel au sol moscovite, en ce bout de ligne aérienne étrangement semblable à l'autre.

tag : Moscou quais voyageurs

Réalisation : Échelle inconnue

MAKHNOVTCHINA
MAKHNOVTCHINA
Makhnovtchina est un repérage actif des nouvelles mobilités urbaines et périurbaines à l'heure des grands projets de métropolisation. C'est un atelier itinérant de production participative d'images (fixes, vidéos, ou multimédia), de textes, de cartes, de journaux, « Work in progress ». Ce travail mené par des architecte, géographe, créateur informatique, sociologue et économiste vise à terme la proposition d'architecture ou d'équipements mobiles et légers. Ce travail vise, en outre, à explorer les futurs vides ou terrae incognitae que créent ou créeront les métropoles. Il propose une traversée du terrain d'accueil pour « gens du voyage » au marché forain en passant par les espaces des nouveaux nomadismes générés par la déstructuration des entreprises, notamment de réseau (EDF, GDF, France télécom...), ainsi que par les campings où, faute de moyens, on loge à l'année. Une traversée, pour entendre comment la ville du cadastre rejette, interdit, tolère, s'arrange, appelle ou fabrique la mobilité et le nomadisme. Ce projet de recherche et de création s'inscrit dans la continuité de certains travaux menés depuis 2001 : travail sur l'utopie avec des « gens du voyage » (2001-2003), participation à l'agora de l'habitat choisi (2009), réalisation d'installation vidéo avec les Rroms expulsés du bidonville de la Soie à Villeurbanne (2009) et encadrement du workshop européen « migrating art academy » avec des étudiants en art lituaniens, allemands et français (2010). Il tente d'explorer les notions de ville légère, mobile et non planifiée avec ceux et celles qui les vivent.