Deux réalités se télescopent à Ménilles. Celle du nomadisme contemporain qui souffre d'une absence de connaissance et qui forme notre royaume sur roues : habitants et travailleurs en camion, caravane, mobilhome, yourte, bus, etc. Et celle de l'école fonctionnant comme un monde « à côté », où ce qui y est enseigné reste à l'intérieur et ce qui se passe dehors ne peut entrer.
Deux objectifs donc, faire entrer la mobilité dans l'école et faire sortir l'enseignement de celle-ci.
Et pour mener à bien ces objectifs, des films. Des films, d’abord, où l'on voit les différentes situations du royaume sur roues pénétrer l'école.
Des films, ensuite, pour dire et sortir la pédagogie qui prend ici les mots de la mobilité.
Des films, enfin, pour donner la vision des enfants et sentir ce que vivre mobile peut signifier pour eux.
Faire entrer la mobilité dans l'école
Du 13 au 15 avril, nous avons fait venir sur le parking de l'école des personnes travaillant ou vivant dans un camping-car, un camion, une camionette, un bus. Ils ont ainsi pu rencontrer et discuter avec Jean-Charles, Marie-Christine, Isabelle, Delphine et monsieur Knitter. Ils ont pu comprendre les astuces de l'énergie sans raccordement, de l'« habiter petit » et ce que vivre mobile peut signifier. Ils ont pu visiter une épicerie dans une camionnette, un restaurant dans un bus anglais, et découvrir l'ingéniosité de l'organisaiton spatiale d'un camping-car. Nous leur avons aussi présenté les débuts de films réalisés dans l'année, dans notre camion-atelier en chantier. Ils ont notamment découvert les premières images tournées avec eux, mais aussi le film de Jean-Charles et Marie-Christine, ainsi que le film fait avec Lucille, une habitante du camping de Limetz.
Sortir l'enseignement de l'école
Les institutrices se sont saisies de ce projet et ont travaillé à intégrer cette notion de la mobilité dans leur enseignement. Ainsi en CP, Barbara Samuel a proposé aux enfants de réaliser un carnet de voyage pour découvrir les habitats légers et mobiles du monde entier, et précisément en arts-plastiques, les enfants devaient rendre mobile la maison qu'ils habitent. En CP-CE1, Élodie Letournel, dans un cours de mathématiques, et plus précisément de géométrie, a demandé à ces élèves de représenter un habitat léger, mobile ou éphémère en utilisant pour cela des gabarits de formes prédéfinies. En CE2, Dominique Hirschmuller a proposé à ces élèves, sur la base des formographes précédents, de réaliser des calligrammes (des poèmes dessinés), parlant également de la mobilité. En CM2, Delphine Vogin, à partir des calligrammes précédents, a proposé en cours d'anglais d'apprendre les mots de la mobilité et des différents habitats légers et mobiles et les enfants avaient pour objectifs de construire des phrases à partir de ça. Enfin, la classe de Zahia Hamza Cherif, de CE2-CM1, également à partir des formographes, a proposé un exercice de mathématiques, basé sur des calculs.
Des films
Des films dans très peu de temps visibles ici : http://www.echelleinconnue.net/menilles/